Les Derniers Nomades

Biljana Tutorov et Petar Glomazić

Gara, la soixantaine, vit la moitié de l’année sur les hauts pâturages où elle retrouve les travaux et les gestes de la tribu nomade dont elle est la descendante : l’élevage, la fabrication du fromage et la cueillette d’herbes médicinales. Son mari et ses enfants vivent à la ville, mais viennent régulièrement lui rendre visite. Seule Nada, la plus jeune, passe tout son temps avec elle. La petite a 13 ans, et Gara lui transmet tout son savoir.

Mais Gara s’inquiète. La violence menace de toutes parts. Depuis l’adhésion du Monténégro à l’Otan, un projet de base militaire au cœur des alpages se fait de plus en plus précis, de plus en plus pressant. Même si Gara et les autres habitants se sont unis et se battent, rien n’est gagné.

Et puis il y a aussi le père biologique de Nada, coupable du meurtre de son épouse, la mère de Nada, qui, bientôt, doit sortir de prison. C ’est Gara, la sœur de la victime, qui a permis son arrestation. L ’assassin viendra-t-il se venger ? Voudra-t-il reprendre ses enfants, forçant ainsi Nada à quitter la montagne où elle a grandi ?

Et Nada, elle, de quelle vie rêve-t-elle ?

GenreDocumentaire
LangueMonténégrin / Anglais
Production déléguéeWake Up Films
CoproducteursStenola productions et Cut Up Production
PartenairesTaxshelter.be, le Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel de La Federation Wallonie Bruxelles
Ventes internatinalesSyndicado
2023
 
Documentaire
     
Couleurs, 90 min
     
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D’avril à octobre, les tribus semi-nomades Bjelopavlić ont toujours fait paître le bétail sur les plateaux de Sinjajevina. En 1881, le roi Nikola Petrovic leur donne par ordonnance spéciale le droit d’y bâtir un « katun » – un ensemble de cabanes de bergers. Aujourd’hui, avec l’urbanisation et l’exode rural, les katuns commencent à disparaître. Mais certains ont été préservés et, aujourd’hui encore, un nombre important de familles continuent d’y séjourner pendant l’estive. Le plus grand d’entre eux est le katun O krugljak où chaque année, une quinzaine de familles s’installent avec plus de quatre mille moutons. C’est le katun de Gara et Nada. Le katun d’O krugljak est aussi le mieux préservé du Monténégro. Avec le soutien des bergers, un regroupement de scientifiques locaux et européens – anthropologues, archéologues, historiens, géographes et biologistes - ont mis en place une stratégie pour obtenir le label ICCA (Indigenous Cultures Conserved Area), qui permettrait de sanctuariser cette zone de culture autochtone et d’une extraordinaire biodiversité. Grâce à leur travail, la montagne Sinjajevina est désormais un sujet de discussion au sein du parlement de l’Union Européenne, auprès de la Commission Européenne et à l’UNESCO.

Mais, au moment-même où l’État monténégrin travaillait, avec le soutien financier de l’Union Européenne, à élever Sinjajevina au rang de parc naturel afin de le protéger de toute forme de nuisance humaine, ce même gouvernement prenait la décision d’y installer un centre d’entrainement militaire. Fraîchement admis au sein de l’OTAN, il s’agissait pour le Monténégro, territoire stratégique non loin de la Russie, de donner des gages de son volontarisme et de son engagement au sein de l’alliance. Nous étions parmi les bergers lorsqu’ils apprirent cette terrible nouvelle. Ce bouleversement annoncé a évidemment totalement redéfini notre approche et notre projet de film. Il nous fallait désormais témoigner aux côtés de la communauté pastorale de ce qui allait arriver à leur cadre de vie, à leur écosystème. Lors de la première manifestation organisée pour protester contre le projet de l’OTAN , une femme a pris la parole. Nous avons été frappés par son énergie et sa force de conviction. Elle tenait à côté une fillette par la main. Gara et Nada. Nous ne savions encore rien de leur histoire.

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