La rançon

Rémi Lainé

La Rançon propose une plongée au coeur du système secret du Kidnap & Ransom, conçu par les grandes compagnies d’assurance pour répondre aux 30 000 enlèvements commis chaque année dans le monde.

30 000 enlèvements sont commis chaque année dans le monde. Derrière chaque affaire, une demande de rançon.
En réponse, les compagnies d’assurance internationales ont inventé le kidnap & ransom, contrats ultraconfidentiels qui connaîssent un essor sans précédent.
Suivant une affaire en cours au Venezuela, La Rançon, tournée en Afrique, en Europe et aux USA, met en scène des assureurs, des négociateurs et des ex-otages qui s’expriment pour la première fois.

« … et le prix de l’homme fut déterminé par le prix des choses… » Saint-Just

Bande annonce
GenreDocumentaire
LangueFrançais, anglais
Production déléguéeLittle Big Story
CoproduteursStenola Productions, Take Five
PartenairesLe Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, RTBF (Télévision belge), CNC, Procirep, Angoa
ParticipationPublic Sénat, RTS Radio Télévision Suisse, SRF, SIC, LRT, VGTV, Al Arabiya News Channel, Channel HOT8
Ventes internationalesJava Films (Monde), Blue Ice Docs (Canada)
2017
 
Documentaire
     
Couleurs, 96 min
     
LA RANçON 01 - Caracas -(c) Little Big Story LA RANçON 09 - Lloyd's, Londres, haut lieu de courtage des compagnies d'assurance -(c) Little Big Story LA RANçON 20 - Caracas, Vénézuela, fusillade après une tentative de kidnapping -(c) Little Big Story LA RANçON 04 - Kenny Cisneros, enlevé à Caracas -(c) Little Big Story
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"J’ai dix ans. Mon père, salarié au service international de Peugeot sillonne le monde. Il est souvent en Amérique latine, il fait équipe avec un collègue dont j’entends souvent. A la maison, on le désigne par son nom, «Boisset». Entre Noël et Nouvel An, en pleine trêve des confiseurs, coup de fil à l’aube. «Boisset » a été enlevé en Argentine le 28 décembre 1973. Les semaines suivant l’enlèvement de « Boisset », je saisis des bribes de conversation, au téléphone ou entre mes parents. « Armée Révolutionnaire du Peuple », «rançon», «photo envoyée à la famille». Et puis le printemps suivant, mon père alors lui-même en déplacement en Amérique du Sud appelle la maison. « Boisset » a été retrouvé errant sur la bande d’arrêt d’urgence d’une autoroute aux abords de Buenos Aires, barbu, le cheveu long, vêtu d’un survêtement.
Quelques mois plus tard, notre famille déménage au Chili pour s’y installer quelques années. L’histoire de « Boisset » revient dans les conversations. D’autant que, même si la menace n’est pas aussi pressante qu’en Argentine, au Chili aussi, les guerilleros prennent des otages pour financer leur lutte contre Pinochet. Lorsque nous nous déplaçons dans le pays, nous sommes accompagnés de deux officiers en civil de «Las investigaciones». Des types aux allures de bons nounours qui, paraît-il, lorsqu’ils dégainent, vous dégomment en un clin d’œil un moineau à vingt mètres.
Des années plus tard, je suis très mobilisé dans le comité de soutien pour la libération de mon amie Florence Aubenas, prise en otage en Irak. Je suis reçu avec Jean Paul Kauffmann à l’Elysée, où le secrétaire général adjoint évoque les négociations. On comprend à demi-mots que l’objectif prioritaire est de passer outre les revendications politiques des ravisseurs pour se concentrer sur leurs véritables motivations pécuniaires. Quand Florence est libérée, j’ai une vive altercation en direct sur Europe 1 avec l’ambassadeur de France à Bagdad. Il nous reproche d’avoir fait «monter les enchères» en mobilisant le ban et l’arrière-ban pour que le cas Aubenas ne soit pas oublié. Tiens donc. Les communiqués officiels annonçant la libération claironnent pourtant qu’aucune rançon n’a été versée.
C’est dire si le livre de Dorothée Moisan a réveillé ces souvenirs. Et surtout, il m’a confirmé une réalité pressentie mais jamais révélée: derrière chaque prise d’otages, il y a une demande de rançon. Et donc, un négociateur. Que le marché se soit professionnalisé paraît bien naturel. Qu’il agisse en secret, quoi de plus normal. Mais que des hommes et des femmes qui font profession d’en libérer d’autres acceptent de parler à découvert me semble une opportunité unique de démythifier un marché déjà ancien, qui prospère dans l’ombre."

Rémi Lainé

Équipe Technique

RéalisateurRémi Lainé
Ecrit parRémi Lainé et Dorothée Moisan
ImageRémi Lainé et Thibault Delavigne
Montage imageTania Goldenberg
Montage sonJulien Mizac
MixageThibault Darscotte
EtalonnageEric Salleron
Musique OriginaleOlivier "Bud" Bodin
ProducteursValérie Montmartin
Co-producteursAnton Iffland-Stettner
Eva Kuperman
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